lundi, janvier 30, 2006

Blind Date (1)

Je suis arrivé vers seize heures trente, une demi-heure avant le rendez-vous, nerveux comme pas deux. J'étais parti de chez moi bien trop tôt, et malgré toutes mes tentatives pour me calmer en chemin, pour traîner à gauche, à droite, histoire de ne pas arriver trop en avance, je n'ai pas réussi à arriver pile à l'heure, décontracté, le type qui s'en fout, voire 5 minutes en retard, "je ne suis pas désespéré, je viens juste comme ça, pour voir, mais on ne me la fait pas..." Apparemment, à moi, on me la fait. Eh bien oui, je l'avoue, je suis désespéré, ça fait bien trop longtemps et ça me manque, c'est comme un trou dans ma vie, dans tout mon être, j'en ai besoin... Vous pouvez en penser ce que vous voulez, me dire que c'est la pire des manière d'aborder quelqu'un, je suis comme ça, je ne peux pas m'en empêcher. Et je sais bien que c'est pas ce qu'il y a de mieux, mais on ne se refait pas. Enfin, me voici arrivé dans le café, un petit endroit sympathique, musique douce, ambient sucrée et chaude. Je me détends, autant que j'en suis capable, l'attente, l'odeur du café m'enivrent. Je me l'imagine châtain clair, grande et sûre d'elle, avec un sourire amusé sur le visage quand je lui déclarerai tous ces trucs super que j'ai lus sur le 'Net. Je me suis préparé pour l'occasion, j'ai trouvé des tas de sujets intéressants à discuter. Je m'assois à une table dans un coin, tranquille, assez loin du regard des autres (parce que je sais que si je sens un regard trop appuyé je vais commencer à bafouiller). Cinq heures moins le quart... Je regarde autour de moi, les canapés sont tendus d'un tissu bordeau, le bar est en cerisier, tout est tellement chaud ici... Je me sens bien, suffisamment pour faire un signe à la serveuse et lui demander un café. Je parle depuis suffisamment de temps dans ma tête pour que ma voix soit à peine audible, ce qui me vaut un "eh bien dites donc, vous êtes bien enroué, vous. Vous voulez pas plutôt un thé citron ? " Et là, forcément, je ne peux que répondre de la même voix : "Non, merci, un café s'il vous plaît". Elle hausse les épaules, mais part en souriant. Dehors, le temps est gris mais doux, l'hiver touche à sa fin. Les jupes reviennent, les manteaux se raccourcissent. J'ose à peine regarder, mes mains tremblent. Je m'en retourne à mon café, je le sucre trop. Je le bois d'un trait, je me brûle. Cinq heures moins cinq, peut-être sera-t-elle en avance, elle aussi ? Peut-être est-elle aussi affolée que moi ? Aussi inconfortable ? Ou alors sera-t-elle celle qui me rassurera ? Je croise les doigts, finis mon café et me redresse sur mon siège, passe une main dans mes cheveux. Une jeune femme brune entre, je tressaille, manque de renverser ma tasse. Elle regarde dans ma direction, et sourit. "Adémar ? Je t'ai vu en photo." Je lui souris en retour. Elle a l'air... parfaite. Le besoin en moi commence à s'agiter. Pourvu que je ne la fasse pas fuir.

5 commentaires:

Jojo a dit…

Plutôt sympa, faudra voit la suite, si suite il y a, mais il manque un disclaimer (Toute ressemblance...).

Unknown a dit…

Je sais pas. moi je prefere ca comme ca, sans suite, tant que la relation est simple et vraie...

Jojo a dit…

Mouais, peut-être... Pas de fruits ni de légumes, pas de mensonge, d'agacement, de migraine à simuler...

'No a dit…

Ben il va y avoir une suite (d'où le (1) après le titre...), et ça prend une forme assez marrante je dois dire, mais je vous laisse la surprise, pour un peu plus tard...
'No, de plus en plus mystérieux (à dire façon Oui-Oui)

Anonyme a dit…

moi j'aime bien et moi de toute facon je sui toujours pour les suites!
les bouqins qui s'arrêtent jamais ca me plait!