vendredi, octobre 05, 2007

Pas d'bol...

Mes cocos,

Aujourd'hui, point de fiction, point de grandes pensées inutiles, point de poésie. Aujourd'hui, nous allons nous pencher sur quelques anecdotes réelles n'ayant d'intérêt que parce qu'elles me sont arrivées personnellement (par conséquent, si vous ne vous intéressez qu'aux versatilités que je déverse irrégulièrement ici, et pas à celui qui les fait, vous pouvez vous abstenir de lire ceci). Je profite en ce moment même de ce que Carrefour de Lodéon passe pour vous faire signe, et vous indiquer que je ne suis ni mort, ni à l’agonie, ce qui rassérénera probablement un ou deux d’entre vous… J’en profite pour rajouter qu’il est doux d’écouter cette fabuleuse émission en toutes circonstances, et qu’écrire tout en écoutant, et accessoirement en mangeant un gros sandwich au vacherin, si ce n’est la définition du paradis, ça y ressemble, mais je m’égare, je m’égare…
Alors... Aujourd'hui était un vendredi comme les autres. Je me levai tard, n'ayant qu'une séance de travaux pratiques à surveiller de midi à deux heures, et je me préparai pour arriver au bureau à 11 heures, pour préparer quelques petites choses, et dire bonjour à mes collègues. Alors que j'attendais la première de mes ouailles supposées présenter un exercice, je reçus un appel, sur mon portable, de mon collègue et ami Marek (qui jouera aussi, plus tard un rôle dans cette histoire, pour laquelle je m'excuse encore une fois de la navrante banalité). Marek me demanda le numéro de la salle dans laquelle mon cours avait lieu. Ignorant complètement ce genre de détail, je posai immédiatement la question à la cantonade, qui fut incapable de me répondre. N'écoutant que mon courage, je me rendis à l'entrée de la salle pour en transmettre le numéro à Marek. Ma fameuse étudiante n'ayant pas mémorisé la salle, et devant présenter sa série, s'était rendue, la pauvresse, à mon bureau en espérant y trouver quelqu'un qui saurait lui indiquer l'endroit. Cette petite anecdote n’a rien ni d’édifiant, la morale qu’on pourrait en tirer est inexistante, si ce n’est peut-être pour souligner qu’à quoi ça tient en fait, la vie, les trucs, quand même…
Je vous passe le reste de la session, qui se passa bien. Par la suite, j’avais promis à mon collègue et ami Marek (ah, vous voyez, je ne vous prends pas en traître, j’avais dit qu’il reviendrait) de les ramener, lui, quelques livres, ainsi que l’auguste fauteuil de bois qu’il avait naguère récupéré lors d’un débarras pour en faire le trône depuis lequel il siégeait et prodiguait conseils et ancestrale sagesse polonaise lorsqu’il venait travailler, tel un monarque médiéval sous un orme, en vieille ville (où il vit), et en voiture (parce que c’est lourd).
Nous nous dirigeâmes donc vers son petit pied-à-terre, déposâmes notre fardeau, puis j’allai parquer mon auto, n’omettant pas de mettre des sous dans le parcmètre et de disposer le petit papier sous mon pare-brise.
Marek vient d’acheter une malle de voyage du début du siècle, grande d’un mètre cinquante, peut-être. Elle se tient debout, est de cuir brun-bordeaux, rehaussée par la patine des ans ainsi que de gros clous de cuivre. Lorsque l’on se décide à l’ouvrir, on y découvre, à droite, quatre ou cinq tiroirs, et à gauche une penderie télescopique, qui permet à un gentleman quelconque de pendre son costume, ses chemises et, lorsqu’il est à l’arrêt, de les laisser s’aérer. Dessous, il y a une boîte à chaussures, que l’on peut aussi faire pivoter pour remettre lesdites chaussures dans une position normale. C’est un fort beau meuble, pas entièrement pratique car manquant de roulettes, mais possédant un charme indéniable. Une fois la malle suffisamment admirée, nous sortîmes boire un verre, à l’Eléphant Blanc, dont la terrasse, si elle ne s’ouvre pas sur son huis, en est si proche qu’on pourrait appeler le lieu Chez Marek. Nous devisâmes un moment, quand soudain, entrée pour ainsi dire de nulle part, arriva une montagne d’homme. On eût dit qu’il n’était pas vraiment réel, tellement il ressemblait à une de ces créatures mythiques, géant, ogre, troll peut-être. Je l’imaginai immédiatement sur un champ de bataille, armé de quelque massue ou énorme jambon, distribuant maints et maints coups, assommant ses adversaires en tonitruant un terrifiant rire gelant les hommes les plus aguerris dans leurs chausses. Il commanda un panaché et s’assit à une table toute proche. J’ai dit qu’il ressemblait à une créature mythique, peut-être dois-je rectifier : si ce n’était pour son costume noir rayé.
Car, peut-être les plus au fait des choses lausannoises l’auront déjà supputé, cette créature gigantesque n’était nul autre que Monsieur Brélaz, le syndic (pour les moins au fait, ça veut dire maire) de Lausanne.
« Jet Set », lâchai-je à Marek, qui pouffa. Puis nous ne prêtâmes plus attention à lui. Enfin, je regagnai mon auto, enlevai mon petit papier sous mon pare-brise, et posai à tout hasard mon regard sur l’heure limite. Puis je regardai sous mon rétroviseur. Pour y trouver une jolie petite feuille rose m’enjoignant, assez peu poliment d’ailleurs, de payer à la ville de Lausanne la somme de quarante francs. J’étais absolument certain d’avoir payé, et puis je me rappelai soudain que l’impression m’avait semblé particulièrement rapide. Je soupçonne donc la dernière personne à avoir utilisé la machine de n’avoir pas pris son ticket, et de me l’avoir laissé. Le numéro de la place était faux, ainsi que l’horaire. Pas de bol.
Cette après-midi est une après-midi comme les autres. Rien ne la distingue de ses semblables, mais en vous la narrant elle durera plus longtemps, j’espère. Marek est un bon ami. Il part bientôt travailler à Delft, en Hollande. J’en profite un maximum, pour quelques semaines encore. Comme quoi il n’y a pas que les photos qui sont souvenir.

Sur ce, mes chouchous, je vous laisse. Lodéon a fini, le sandwich est fini, l’histoire continue pour ses protagonistes, et ses lecteurs/trices. Je vous embrasse !

4 commentaires:

Bouddha a dit…

Fais donc comme moi: quand j'ai un PV, de rage je prend la voiture pour un tour sur l'autoroute.
De retour au domicile, miracle!
Plus de de contravention sur le pare-brise.
C'est tout de même fabuleux de pouvoir compter sur un Dieu dans les moments difficiles.

C'était le conseil du père Bouddha
(actuellement en attente d'un rappel pour mauvais stationnement)

'No a dit…

Ah oui forcément, toi tu les sèmes aux quatre vents tes PV. Tout le monde, ceci dit, n'a pas un salaire d'ingénieur, et la plupart d'entre nous pauvres mortels doit payer avant qu'ils n'augmentent. Teehee !

Unknown a dit…

Pas d'bol en effet :o(

Je ne connais pas Marek mais je suis triste d'entendre qu'il part. Bon Vent à lui en tout cas, si tel est trouvable en Hollande...

Anonyme a dit…

Alors si Marek part en Hollande, il va certainement cueillir des tulipes, faire du vélo au bord des canaux et manger du fromage qui n'a absolument aucun goût. Bonne chance à lui dans cette épreuve difficile. Il n'y a rien de pire je crois que de manger du fromage qui n'a pas de goût, moi ça me révolte qu'on puisse nous vendre des trucs pareils, et en plus parfois avec des couennes rouge sang, certainement pour amadouer le consommateur. Donc la pensée du jour sera "vive le vacherin".

Quant à Daniel Brélaz, c'est un monument, à la démarche étrange, mais pas con le mec. Grâce à sa ténacité et à son amour du prochain, il a réussi à dégotter du pognon à Berne et au canton de Vaud pour nous offrir dès septembre 2008 un M2, dernier cri high tech. Seulement pour avoir visité une rame de ce fabuleux métro appelé M2 (et non mes deux...), je me suis rendue compte avec horreur en m'asseyant sur un siège sauf erreur bleu, que le troll Brélaz, avec sa carrure de grand homme politique, n'arrivera que difficilement à caser sa paire de fesses monstrueuses dans ledit siège. C'est quand même le comble quand même, il devra rester debout.

Sur ce, à la revoyure. Bises à toutes et tous.