mardi, septembre 22, 2009

Ballade pour un dernier baiser

Mon désir crie famine, tu es un mets de choix.
Quand j'aiguise mes crocs, je ne pense qu'à toi.
Fuis, fuis, ô mon agnelle, devant l'ombre qui bruit.
Car tu ignores tout de ce qui s'y tapit.
Si tu oublies ces mots au mépris du danger,
Tu connaîtras ta fin en un mortel baiser.

Je suis le loup, j'avance, me faufile et m'esquive
Guidé par ton parfum. Fauve dont tu avives
Les instincts de chasseur, de mordeur. Je te suis.
Je suis le prédateur. Toi, la proie qui le fuit.
Si tu penses quand-même à ne pas t'échapper
Tu connaîtras ta fin en un mortel baiser.

Par-dessus ton épaule, ne te retourne pas.
Échappe-toi bien vite des chemins incertains.
Crains ma douce agonie et, au bout de mes mains
Les griffes qui sans peine s'insinueront en toi.
Si la peur ne vient pas ta porte verrouiller
Tu connaîtras ta fin en un mortel baiser.

ENVOI :
Quand je t'aurai, enfin, au détour d'un fourré,
Quand tu seras piégée dans ma gueule de loup,
Tu sentiras mon souffle et mes crocs sur ton cou
Et connaîtras ta fin en un mortel baiser.

2 commentaires:

Unknown a dit…

la structure me rappelle quelque chose!

delphinium a dit…

bon, pour commencer ce commentaire qui forcément est un commentaire vachement intelligent même que je suis en train de boire un grand marnier et même que c'est 15h41, il n'y a pas d'heure pour le grand marnier. N'est-ce pas?
en parlant du loup, chez nous, en valais, les loups on les tue, parce qu'il tue les petites agnelles, les petits veaux et autres bestioles fort sympathiques. Chez toi, le loup est aussi prédateur, amant d'une douce amie qui a toute notre attention. Malgré ses mises en garde, le loup tient à ce que sa belle ne fuit pas, tout ce qu'il recherche, c'est qu'elle reste et qu'enfin elle s'abandonne à son baiser, mortel fût-il. C'est paradoxal cette histoire, comme beaucoup d'histoire d'amour, en même temps le loup dit à sa belle de fuir et ensuite il lui dit qu'il n'attend plus qu'elle s'abandonne dans un fourré à sa mortelle étreinte.
Bien sombre tout cela, comme beaucoup d'histoire d'amour. On veut consommer, on veut aimer, on dit à l'autre de fuir car on a peur de notre ardeur et d'une autre côté, tout ce qu'on attend, c'est que l'autre moitié s'abandonne enfin, le temps d'un baiser, le temps d'une nuit passionnée, quitte à ce qu'après, il ne reste plus rien, que le doux souvenir d'une étreinte passionnée. J'aime le rythme du texte, un peu gotho quand même sur les bords, un peu sombre, un peu macabre, mais tu le sais, j'aime le sombre. Je t'embrasse